Percussions.org

Jimmy Braun · Inscrit le: 12 May 2002 Messages: 2414 Localisation: France

Qualités artistiques en éventail, Yaki est un jeune trentenaire qui a le vent en poupe. Preuve de cette vertu artistique, la nouvelle création qu'il initie actuellement en collaboration avec des musiciens d'horizons variés.

Jacky Desveronnières dit « Yaki », commence la batterie à l'âge de dix ans et étudie à l'Ecole Dante Agostini, dont il sort diplômé six ans plus tard. Parcours atypique et rencontres musicales abondantes, il se passionne pour les musiques cubaines et afro-cubaines en particulier, mais témoigne d'un regard sensible, et de pédagogue, ainsi qu'une passion pour la recherche d'un métissage permanent, comme le prouve ses réalisations (méthode de percussions, disques, spectacles, etc.). Pour débuter l'année 2007, Yaki démarre du bon pied en proposant une création multicolore, aux accents de jazz, de musiques latines, ou de musiques des pays de l'Est. Bienvenu dans le métissage !

Aussi, pour fêter cet événement, Yaki et Percussions.org vous propose un concours pour remporter 10 CD !

"Dans tous les cas, l'apprentissage pédagogique de l'enfant doit évoluer le plus naturellement possible, préservant avant toute chose la passion." Yaki.

Comment est né ce nouveau projet ?

Suite à la réalisation de mon second album "Iyankota", j'ai eu envie de réaliser un nouveau spectacle en formule réduite (4 musiciens, 2 chanteurs et 1 danseur) où la musique, le chant, l'image et la danse sont omniprésents. J'ai ainsi présenté ce nouveau projet à l'adjointe à la culture de la mairie de Graulhet (81). Nous avons eu le souhait (l'association aché et moi même) de réaliser ma nouvelle création dans cette ville. J'ai participé l'année dernière au projet "musitérannée", projet passionnant et très bien structuré de création artistique avec les scolaires du primaire de Graulhet. Cette collaboration m'a permis de rencontrer plusieurs acteurs politiques dont Françoise Lacazedieu, adjointe aux affaires culturelles de Graulhet. Celle-ci, passionnée par les musiques du monde, a accueilli le projet de façon très positive et a tenu à ce qu'il se réalise. Je tiens à la remercier, ainsi que la Mairie de Graulhet, pour avoir porté une attention toute particulière à cette création.

Quel objectif vises-tu et quel message souhaites-tu passer au travers de ce projet ?

La création qui va se dérouler à Graulhet du 22 au 28 Janvier 2007, va proposer une semaine évènementielle et culturelle ou différents thèmes seront proposés au public : Films, concerts, master class, débats, concerts pédagogiques, ateliers percussions ... (plus d'infos sur mon site www.yaki-music.com rubrique actualités).

L'objectif premier est avant toute chose de faire voyager le public au travers de ces différentes disciplines artistiques. Cette semaine a la particularité d'être à la fois pédagogique et artistique. En effet, j'attache beaucoup d'importance aux musiques du monde ainsi qu'à la transmission de mes univers musicaux (cultures afro-cubaines, latino-américaines, européennes et slaves). Il m' apparaît donc nécessaire de faire vivre et faire voyager les enfants et le public au travers de mes créations.

C'est pourquoi, les enfants des différentes écoles primaires et secondaires pourront donc venir assister à un concert pédagogique à l'Auditorium de Graulhet. Il est également à souligner que ce projet pédagogique est soutenu par l'Inspection Académique section Tarn.

Quels instruments composent le projet et comment as-tu réunis les artistes qui t’accompagnent ?

Nous sommes 7 artistes sur scène, 4 musiciens (guitariste, bassiste, pianiste, batterie & percussions) , 2 chanteurs et un danseur. Le chanteur cubain, Yosvany Quiros, la chanteuse Véronique Dubuisson et le danseur brésilien Edgar Francisco étaient déjà présents dans mon premier spectacle. Voici les autres musiciens que j'ai rencontré au travers des différentes créations artistiques réalisées durant ces deux dernières années : Irakli Kutschisvili (Géorgie) : Guitare électrique et midi (www.irakli-music.com) ; Stéphane Bardad (Algérie) : Guitare basse et fretless ; Gabriel Midon (France) : piano, Fender Rhodes et synthétiseur.

A quels types de publics t’adresses-tu ?

Ce nouveau spectacle s'adressent à un public très large allant de trois ans à 80 ans. Il s'adresse donc à tous les publics désireux de venir découvrir de nouveaux univers ...

Vu que tu es l’initiateur et en même temps le chef d’orchestre de ce nouveau spectacle, est-ce que la place traditionnelle/classique du percussionniste-batteur (du gardien du temps) est remise en question
dans ce projet ?

Chaque musicien doit être responsable du tempo. Le tempo ne doit pas être représenté selon moi par une ligne droite et rigide... c'est une courbe (imaginez vous une vague) souple, qui peut se tendre et se détendre à votre guise....

La musique que l'on joue sur scène est une musique où la polyrythmie est omniprésente. Nous sommes tous sur scène pour raconter une histoire. Parallèlement à mon rôle de batteur percussionniste sur scène, j'essaye de diriger l'ensemble au mieux pour que cette histoire deviennent cohérente et magique.... Et pour cela, je suis entouré de musiciens fabuleux et talentueux, qui respectent et embellissent l'intensité rythmique et mélodique de chaque titre...

Quelles difficultés as-tu rencontré dans ce nouveau travail ? Et as-tu trouvé des soutiens facilement ?

Actuellement il est très difficile d'obtenir des aides à la création. Mais ceci ne doit pas être un frein à la réalisation de nouveaux projets. Je tiens à remercier tous mes partenaires qui soutiennent ce nouveau projet :
Le magasin Djoliba, www.percussions.org, la mairie de Graulhet, le Conseil Général du Tarn, le luthier péruvien Concajon (www.concajon.com), l'Inspection Académique du Tarn, le restaurant la Rigaudié et les radios Albigès, Fréquence Soleil et FM 81).

Tu réédites actuellement ta collection de méthodes au format numérique avec six CD ; peux-tu nous en dire un peu plus ?

Cela fait 10 ans que je travaille à la finalisation de mon projet sur la musique afro-cubaine et ses prolongements dans la musique actuelle. J'ai réactualisé ma collection en un ouvrage unique (300 pages) avec 6 disques audio. L’objectif de cette méthode est de faire découvrir et permettre l’apprentissage des différents rythmes de salutations des tambours bata (Oru seco) ainsi que leur prolongement dans les musiques actuelles (apprentissage des différents rythmes de salutations des tambours bata, applications des rythmes de salutations à deux batteries, relevés basse-batterie de l’album « YaKi » et jeu des rythmes de salutations des tambours bata à un joueur). Elle intéressera tous les musiciens (percussionnistes, batteurs, pianistes, guitaristes, bassistes…) désireux d’étendre leurs connaissances aux traditions musicales afro-cubaines. Cet ouvrage a également été préfacé par Olivier Congar et Jean Marc Lajudie.

Il me parait important aujourd'hui de pouvoir transmettre tout ce travail, cette passion, ces connaissances et ce savoir au plus grand nombre par l'intermédiaire de cet ouvrage. Les rythmes de salutations des tambours bata sont en évolution constante à Cuba, chaque trio développe ainsi sa propre personnalité rythmique et musicale ... il vous est donc impossible de détenir "la vérité". Donc cet ouvrage est une "possibilité" d'apprentissage des rythmes des tambours bata s'inspirant de la tradition musicale "havanaise".

Mon premier ouvrage sur l'apprentissage des bata Vol.1 a suscité beaucoup de critiques très positives de la part du plus grand nombre. Je tiens à souligner que mon projet sur la musique afro-cubaine ne s'est pas finalisé que par un ouvrage. Se sont 3 albums (dont un à venir), 2 spectacles, deux ouvrages dont un sur les tambours bata et l'autre sur Cuba ("Rythmes en Stock : Cuba" - Editions Lugdivine, Livre-CD), des master-classe et des stages.

Vu que tu as réalisé une méthode autour des tambours bata, quelle est pour toi la légitimité d'une méthode technique quand son sujet d'étude est une discipline sacrée ?

Il n'est pas interdit de s'intéresser à cette culture et à la pratique des différents rythmes de salutation des tambours Bata pour notre enrichissement personnel et ce par l'intermédiaire d'un ouvrage. Le choix ou non par la suite de jouer les tambours en cérémonie et de pratiquer cette religion est personnelle. Pour moi la pratiquer en France, c'est une utopie totale ... nous sommes hors du contexte et hors de la culture.

Quels autres projets t’animent en ce moment, ou avec quels autres artistes collabores-tu ?

Je participe en Février à une nouvelle création avec un compositeur argentin Sergio Piterbarg, j'enregistre en février un album avec une formation qui s'appelle La Noria. Mais des projets, il ne m'en manque pas ... si tout va bien ! (Projet vers la Géorgie, vers le
Maroc, vers le Pérou ...) Ce projet actuel me demande beaucoup d'énergie donc je m'y consacre pleinement.

Pour parler de ton actualité, où et quand pourrons-nous assister à la vie en scène de ton nouveau projet ?

En Janvier 2007, à Graulhet du 22 au 28 Janvier 2007, le programme est téléchargeable sur mon site www.yaki-music.com Rubrique "Actualités".

Enfin, quels artistes ou sorties d’albums t’ont interpellé pendant l’année 2006 ?

J'ai une attirance toute particulière en ce moment pour la culture musicale traditionnelle géorgienne, gnawa, péruvienne. Je m'ouvre ainsi vers d'autres horizons musicaux, pour de futures créations en perspectives !

L'ouverture aux autres cultures est une source de richesses intarissables et me parait indispensable aujourd'hui. La musique et l'art en général ne doivent-ils pas avant toute chose être une source de plaisir, de partage et d'échanges ?

© Jimmy Braun - Janvier 2007