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[François Kokelaere]

Facture d'un Sikko : Percussion africaine


Le Sikko est originaire de la Sierra Leone (af.), voisine de la Guinée et appartient à la famille des tambours sur cadre. Il est recouvert d'une fine peau de chèvre montée sur un assemblage de deux cadres de bois. On la tend à l'aide de petites cales, placées entre le cadre de tension et le cadre de retenue. On le joue à main pleine ou avec des baguettes.




L'orchestre de Sikko est le plus souvent composé de cinq tambours différents :

* Le Rolling qui se joue avec de fines baguettes de bois
* Le Wamban qui est un grand tambour
* Le Toumblock qui est un tambour moyen dont la peau de gazelle est un peu plus épaisse
* Le Bàbà, lui aussi monté avec une peau de gazelle, répond au soliste
* Le Solo, est un petit tambour, qui comme son nom l'indique effectue les soli et lance les appels

L'orchestre de Sikko anime les fêtes populaires et cérémonies de la vie quotidienne.

Il très facile à construire et aussi aisé à restaurer quand la peau est abîmée.


Sa construction

Il est constitué de deux cadres :

- le premier que nous appellerons le cadre de retenue
- le second que nous nommerons le cadre de pression

Le cadre de retenue est constitué de l'assemblage de quatre morceaux de bois, à titre indicatif, ceux de la photo font 2 x 3,5 x 11 cm) sur lesquels on fixe quatre autres morceaux de bois assemblés en croix (photo 1). On peut pratiquer une petite encoche afin d'emboîter les deux tasseaux en forme de croix par leur milieu. Une fois que la croix est prête on visse les quatre extrémités au cadre de retenue. Pour des raisons de solidité, il est préférable de renforcer les parties fragiles par des petites plaques de métal (photo 1 et photo 5).

Le cadre de pression est constitué de quatre morceaux de bois assemblés entre eux. Il est préférable de les visser après avoir ménagé un avant trou afin que l'assemblage soit plus résistant.Celui-ci est constitué de deux morceaux de 35 x 8 x 4 cm d'épaisseur et de deux de 25 x 5 x 4 cm.

On peut utiliser n'importe quel bois. le sapin fait très bien l'affaire.

Quand les deux cadres sont bien préparés, il vaut mieux vérifier s'ils s'emboîtent avant d'aller plus loin dans le montage. Si ce n'est pas le cas, on rognera les angles, jusqu'à temps qu'ils s'enboîtent parfaitement. (photo 2)


Préparation de la peau

On dispose la peau soigneusement rasée sur l'assemblage. (photo 3)

On agrafe la peau sur un des côtés du Sikko (figure 4) puis on pointe chaque agrafe avec le marteau afin de s'assurer qu'elle est bien proprement entrée dans le bois. Ensuite on agrafe la peau sur les trois autres côtés.

On fait un ourlet avec la peau et on ré-agrafe (photo 5). Là aussi, on pointe les agrafes avec le marteau pour s'assurer qu'elles sont bien entrées dans le bois. Puis on fait un deuxième rang d'agrafes afin que l'ourlet soit bien fixé. (photo 6).

Quand l'ourlet est fait sur un côté on tourne le Sikko, on plie l'ourlet et le pointe avec quelques clous. (photo 7).
On reproduit la même opération sur les quatre côtés en veillant que le retour d'ourlet soit symétrique (le gauche replié vers la droite et le droit vers la gauche (photo 8).

Quand les ourlets sont bien finis, on coupe la peau au ras du bord en veillant bien à ne pas couper par inadvertance la peau de l'instrument (photo 9). La peau est placée (photo 10)

Pour disposer les coins (figure 11), on retourne le Sikko et on enfile les coins entre la croix du cercle de retenue et le cadre du cercle de pression. On n'enfonce pas trop les coins tant que la peau n'est pas bien sèche

Votre Sikko est fini, vous laissez bien sécher la peau puis vous renfoncez un peu les coins afin qu'ils soient bien fixés (figure 12).

Votre Sikko est fini près à jouer (photo 13 & 14).


(c) François Kokelaere

[Jpouil]

Bonjour,

J'ai l'intention de monter des Sikkos.

Ayant bien pris note des dimensions, j'aimerais, si possible avoir un rapport de dimension entre les différents tambours constituant l'orchestre,voire carrement les quotes (tant qu'a faire !!).

Une petite question....
Comptant les jouer à six personnes, lequel des tambours peut être "doublé" ?
Ou est il conseillé d'en utiliser un sixième sur des dimensions différentes ?

Et tant que j'y suis, les peaux des gazelles conseillées pour les Toumblock et Bàbà peut on les replacer par des peaux de chèvre ??

Je vais m'arreter la, mais avant, dernière question.

Le tambour utilisé dans la démonstration du montage c'est lequel des cinq ?


Merci d'avance pour les réponses futures.

Jpouil

[François Kokelaere]

Bonjour,

Tu sais, quand j'ai posé ce genre de question aux Sousous en Guinée, j'ai eu droit à toutes le réponses. Ce que j'en ai retenu, c'est qu'à la base, il y a trois sortes de tailles (grand, moyen et petit) joués avec les mains et que seulement le "rolling" était joué avec des baguettes. Mais j'ai entendu tout et son contraire de la part de personnes qui étaient, normalement des spécialistes.

Fais donc ce que tu veux en respectant un équilibre dans la couleur du son et de sa hauteur.

Connais-tu ce que nous en avons fait avec Wofa où six musiciens jouent des sikkos avec des baguettes et accompagnent un soliste au djembé ou avec les Percussions de Guinée avec un Boté?