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Anne-Yolaine Diarra | Interview

 
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Jimmy Braun
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MessagePosté le: 05 Oct 2006 15:11    Sujet du message: Anne-Yolaine Diarra | Interview Répondre en citant

Formée depuis une décennie auprès d'artistes de renom dans les percussions d'Afrique de l'Ouest, Anne-Yolaine Diarra a été musicienne au sein de la Compagnie Dankan de 1997 à 2002. Elle est devenue notamment une passionnée de musique traditionnelle mandingue, de musique traditionnelle ivoirienne et de musique traditionnelle burkinabé. Actuellement, Joueuse de djembé, dunun, balafon et bara, elle est l'une des femmes percussionnistes francophones reconnue comme une artiste montante et au son incisif. Ne laissant pas de place à l'à peu près, "la perle blanche" est musicienne-percussionniste au sein de la Compagnie Sokan, où elle fait rougir la peau de chèvre en collaboration avec Issa Dembelé, Pazo Diarra et Drissa Diarra.



1. Quand as-tu débuté les percussions africaines ?


J’ai débuté il y a 10 ans en prenant des cours avec l’association « Les bras kassés » sur Toulouse et après avoir vu le groupe Yelemba d’Abidjan dans leur tournée 97, j’ai compris que le djembé serait pour moi la voie à suivre et ça m’a donné une vraie envie de travailler.


2. Est-ce que le djembé est ton premier et seul instrument de musique pratiqué ?

J’ai joué un peu de guitare et avant d’apprendre le djembé j’ai commencé avec les congas. Maintenant dans Sokan j’accompagne au balafon et j’apprends depuis quelques temps le n’goni. Evidemment pour comprendre le djembé et ses solos j’ai dû apprendre à jouer les dumdums et leur polyrythmies.




3. A quel moment as-tu décidé de faire ta carrière dans le tambour africain ?

Tout de suite, dès que j’ai commencé à prendre mes premiers cours je n’avais plus aucun doute sur ce que je voulais faire de ma vie. Le djembé a été un coup de foudre et il occupe toujours une grande partie de mes journées.


4. Vu que la pratique du djembé est le plus souvent masculine, quels problèmes as-tu rencontré dans ton apprentissage ?

C’est certain vu que c’est un milieu d’hommes, il y a un esprit un peu macho qui règne. Au début de mon apprentissage cela m’énervait un peu et quelque part cela me poussait encore plus à me surpasser dans mon travail. Il est vrai que quand une femme se présente en tant que joueuse de djembé on l’observe de près et on attend d’elle qu’elle fasse ses preuves. Ce n’est pas cela qui doit empêcher d’avancer bien au contraire… Maintenant avec le recul cela me fait sourire… Le djembé demande travail et persévérance, qu’on soit homme ou femme.


5. Quel regard ont les gens du pays lorsque tu joues en Afrique ?

Les gens sont d’abord étonnés puis contents et sûrement fiers de voir une femme française qui s’est intégrée dans leur culture à travers la musique et plus précisément le djembé. C’est un peu comme si un burkinabé maîtrisait les danses bretonnes ; moi d’origine bretonne j’en serais très fière.


6. Quelles questions te posent le plus souvent les gens étonnés de te voir jouer au djembé ?

La question qui revient le plus souvent après un concert est : « ça ne vous fait pas trop mal aux mains ? ». Je réponds très souvent que non même si ce n’est pas toujours vrai. On m’interroge aussi parfois sur mon parcours. Le public est souvent étonné de l’aspect physique de cette musique.


7. Tu es aujourd’hui mariée à un percussionniste africain ; est-ce que cela t’a donné plus de facilité pour te faire accepter et entendre dans le milieu des djembefola ?

Je suis très contente que tu me poses cette question car elle revient assez souvent. NON, je jouais du djembé avant de rencontrer mon mari. Que je sois marié ou pas il a bien fallu que je me fasse une place dans le milieu du djembé. On ne m’a accepté parmi les djembefolas parce que j’étais la femme d’un percussionniste africain qui de plus a choisi le dumdum comme son instrument principal.





8. Comment organises-tu ton travail de percussionniste au quotidien ?

Je partage mes journées entre les répétitions de Sokan, les cours de djembé que je donne à Strasbourg, des activités sportives comme le jogging (excellent pour le souffle) et de la musculation qui me sont nécessaires pour une bonne condition physique. Puis le temps qui me reste, je le consacre à ma fille de 3 ans qui d’ailleurs se prépare déjà pour prendre la relève…


9. Tu te limites exclusivement au répertoire des rythmes mandingues ?

Oui, pour l’instant car cela prend beaucoup de mon temps mais à l’avenir j’aimerais aussi intégrer une formation autre que mandingue.


10. Quels conseils donnerais-tu à une jeune femme désirant travailler le djembé ou les percussions africaines en général ?

Je pense que tout d’abord il faut vraiment aimer ça, comme le dit le proverbe : quand on aime on ne compte pas !!! On ne compte pas le temps qu’on passe à travailler, on ne compte pas combien de fois tu as mal aux mains, on ne compte rien, on fonce.





11. As-tu des projets autres que dans la percussion africaine ?

Mon souhait serait de développer la percussion cubaine car cette musique me plaît beaucoup. Mon apprentissage aux congas d’il y a dix ans n’était pas assez développé et j’aimerais vraiment m’y remettre. Je n’ai pas d’autres projets car pour le moment, avec SOKAN, le groupe dans lequel je joue, nous sommes en pleine création de notre deuxième CD.

Je voulais ajouter que si j’ai pu atteindre en partie mon rêve du départ c’est aussi parce que depuis le début je suis bien entourée par de grands musiciens (Harouna Dembélé et son grand frère Issa qui m'ont beaucoup formée) qui ont su me faire confiance et n’ont jamais été avares de leurs connaissances.

Merci Jimmy d’avoir permis de m’exprimer sur ton site et si des personnes ont d’autres questions me concernant ou la Cie Sokan, ils peuvent sans problème nous joindre sur notre site http://www.sokan.eu !


© Jimmy Braun / Anne-Yolaine Diarra – Octobre 2006


Contact

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7b, rue de Rosheim
67000 Strasbourg
tél: 03 88 23 11 12 fax: 03 88 19 87 29
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["Le bruit règne en maître sur la sensibilité humaine" | Luigi Russolo ]

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Dernière édition par Jimmy Braun le 16 Oct 2006 10:24, édité 2 fois en tout
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Sokan Compagnie
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MessagePosté le: 12 Oct 2006 20:54    Sujet du message: Anne-Yolaine Diarra de Sokan Répondre en citant

Bonjour,
Connaissant Anne-Yolaine Diarra depuis quelques années, on peut compléter l'interview en précisant que sa forte personnalité lui permet d'être bien plus qu'une djembéfola.

Patrick

"Sokan" signifie le son du village
http://monsite.wanadoo.fr/sokan
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François Kokelaere
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MessagePosté le: 16 Oct 2006 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Cher Docteur Braun,

S'agit-il de la jeune femme qui avait joué lors du Festival de Percussions à Strasbourg ?

Mais qui est François Kokelaere ?
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Jimmy Braun
Chef de Tribu


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MessagePosté le: 17 Oct 2006 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

François Kokelaere a écrit:
Cher Docteur Braun,

S'agit-il de la jeune femme qui avait joué lors du Festival de Percussions à Strasbourg ?


Bonjour François Wink

Effectivement, il s'agit bien de cette jeune femme ! Juste après le concert de Famoudou Konaté pendant le "Percussion[s] Alsace Festival" (P.A.F).

["Le bruit règne en maître sur la sensibilité humaine" | Luigi Russolo ]
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François Kokelaere
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MessagePosté le: 17 Oct 2006 11:31    Sujet du message: Répondre en citant

Alors elle est tout simplement stupéfiante...

Mais qui est François Kokelaere ?
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