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Interview | Stéphane Richard

 
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Jimmy Braun
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MessagePosté le: 13 Jan 2005 2:03    Sujet du message: Interview | Stéphane Richard Répondre en citant

« La musique est un prétexte pour rencontrer des gens »

Aussi souvent que possible, Percu.org essayera d’aller à la rencontre des jeunes artistes percussionnistes de France et de Navarre, en proposant des entretiens afin de découvrir mieux la jungle des percussionnistes en devenir et de leur permettre de partager leur passion. Pour amorcer l’année 2005, nous proposons de partir à la rencontre de Stéphane Richard, une jeune percussionniste de Bourgogne, enfanté par la « génération djembé » (1) de la vague des années quatre-vingt dix, et membre de la communauté des forums Percussions.org depuis quelques mois.













Suite à ton intervention en tant que membre sur nos forums, tu as proposé aux internautes de télécharger gratuitement ta musique, celle de ton album autoproduit intitulé « Eclosion » (2). Afin de mieux te connaître, pourrais-tu nous décrire ton parcours en quelques mots ?

Stéphane Richard : La musique a vraiment débuté pour moi par la percussion il y a environ douze ans. Tout a débuté avec le tambour djembé, lorsqu’en France de nombreuses personnes commençaient à découvrir l’instrument, sa musique et ses artistes. Par la suite j’ai eu l’occasion d’aller en Côte d’Ivoire, où à cette occasion une envie supplémentaire est venue grâce à une vision de l’intérieur. J’ai eu envie de persévérer et d’aller un peu plus loin que la surface perçue en Europe. Un an plus tard j’ai voulu vivre uniquement de la musique et travailler plus sérieusement. Une année après je suis allé vivre au Sénégal avec ma compagne où nous sommes resté durant deux ans et demi. Là j’ai vécu une véritable métamorphose.


Sur ton disque tu développes un projet personnel uniquement autour des percussions, mais est-ce que tu pratiques d’autres instruments de musique ?

Stéphane Richard : J’ai un peu joué de guitare mais c’est vraiment les percussions qui prédominent.


Pour reparler de ton album solo « Eclosion », on remarque une utilisation de nombreuses percussions comme les congas, le bongo, le djembé, l’udu, le cajon, les timbalitos, des tambours sur cadre, des dununs, et plusieurs percussions mineures. Comment as-tu fais ce choix délicat de vouloir utiliser des instruments diamétralement opposés et de les placer dans un disque ?

Stéphane Richard : Le projet de l’album « Eclosion » est né lors de mon retour du Sénégal. Le choix de faire ce disque est venu assez naturellement et a été orienté par une sorte de crise identitaire. Au Sénégal j’ai pu rencontrer des artistes spécialistes d’un instrument et je ne me retrouves par vraiment dans cette démarche, qui est de se donner entièrement pour un seul instrument. C’est une chose que je respecte énormément mais à l’époque où je suis allé au Sénégal, je jouais déjà de plusieurs percussions et je me suis rendu compte rapidement que ma passion allait dans un sens assez large. L’album « Eclosion », est un premier jet avec de nombreuses imperfections, définit une voie dans laquelle je me retrouve entièrement. En tant que français, on peut dire que ma culture c’est celle de la découverte et de l'ouverture.





D’où te viens l’inspiration développée dans ta démarche esthétique ?

Stéphane Richard : En fait c’est une démarche engagée principalement à mon retour du Sénégal. Mais avant tout ça, j’écoutais pas mal d’artistes pendant mon adolescence, notamment Guem. Par la suite je ne me suis plus retrouvé dans sa démarche. Mon inspiration est ensuite venue surtout à l’écoute des projets de percussionnistes comme Glen Velez, Reinhardt Flatisher, Steve Shehan ou Leon Parker. Leur musique me paraît convaincante et me permet d’aller dans une perception plus personnelle, plutôt que de vouloir s’accaparer une tradition.


Comment as-tu élaboré le set présent dans ton album ? Et quel est l’ actuel ?

Stéphane Richard : J’ai fais le tour des instruments que j’avais sous la main et c’est surtout l’attirance vers un son qui m’inspire. Par exemple il y a l’udu que je n’avais jamais utilisé et la rencontre a presque eu lieu en studio lors de l’enregistrement du disque. J’ai aussi ressenti le besoin de faire un tour d’horizon sur tout ce que j’aime au travers de cet album, mais curieusement il n’y a pas de sabar. D’une part il ne me restait que peu de place au niveau temps et j’avais peur de faire quelque chose sans m’y retrouver. Sinon actuellement mon set est composé de congas, bongo, djembé, derbouka, udu, cymbales, cloches, shékéré et quelques autres petites percussions. D’ailleurs depuis plusieurs mois j’imagines une autre manière de penser mon set, de le sentir plus comme un batteur et développer une pratique le pensant comme un tout.


Ta méthode de travail c’est quoi ?

Stéphane Richard : J’utilise différents supports comme les méthodes commercialisées sous divers formats et puis on trouve pas mal de chose sur Internet, et je suis un bon internaute. Mais j’essayes surtout de rencontrer des gens un maximum et d’aborder un instrument en travaillant dessus assidûment pendant plusieurs mois. Pour moi la musique est un prétexte pour rencontrer des gens. Etant autodidacte c’est surtout par l’échange que j’ai appris et non sous forme de cours. Je travaille aussi beaucoup sur la respiration et la position, ce qui me permet de peaufiner le son et de me sentir mieux. Le fait de pratiquer plusieurs instruments me permet aussi de faire des parallèles, des ponts, entre les techniques propres à chaque instrument, c’est une sorte d’interaction. Par exemple j’ai remarqué que le travail du sabar m’avait énormément apporté pour les congas. Ce à quoi j’aspire dans les prochaines années, serait d’avoir un jeu plutôt minimaliste comme dans certaines musiques électroniques, et d’avoir une approche plus simple et précise, basé sur la mélodie et le groove. Je trouve intéressant de mettre en avant certaines choses sur des instruments, des sons qui ne sont pas forcément liés habituellement à leur jeu, en utilisant les possibilités de l’enregistrement et de la prise de son.





Lors de ton séjour au Sénégal tu as écris un livre sur le sabar et quel est l’origine de ce projet ?

Stéphane Richard : Au Sénégal j’ai ressenti le besoin de faire autre chose que de la musique et travailler sur un livre me permettait de faire et voir d’autres choses. M’accrocher à l’écriture me permettait aussi de faire la synthèse de ce que je rencontrais, comme un sorte de carnet de bord. Le livre n’a pas vraiment d’objectif didactique, et il a fait partie de mon hygiène de vie (sourire). Ca m’a donné l’occasion de m’interroger sur des questions musicales sur lesquelles je ne m’étais jamais vraiment arrêté.


Quels sont la ou les personne(s) importantes dans les recherches de cet ouvrage ?

Stéphane Richard : Oui il y a un personnage en particulier. C’est Saloum Dieng, qui est ce qu’on nomme là bas un « chef tambour major ». Il m’a fait une place dans son orchestre et m’a pris sous son aile avec d’autres apprentis. J’ai donc eu la possibilité de rentrer directement dans le vif du sujet.

Enfin, quelle a été la principale difficulté dans ton apprentissage du sabar ?

Stéphane Richard : C’est assez délicat pour un européen, les points d’appuis sont très différents de nos musiques et de notre conception du temps. Il m’a donc fallu un certain temps pour entendre le sens des phrases et assimiler les rythmes. Pour le sabar il y a un gros travail autour des phrasés, qui font tantôt appel à la main gauche et à la main droite. Il ne s’agit pas vraiment d’un jeu en indépendance car les phrasés ne sont pas forcément symétriques. C'est-à-dire que d’un point de vue de l’équilibre il y a toujours un seul sens et cela conditionne une manière de jouer très particulière qui propose des automatismes. Et il y a aussi une forte relation avec la danse qui demande de bien comprendre les pas et leurs relations avec la musique jouée. Comparé au djembé, le sabar demande un travail différent pour chaque membre, et je retrouve aussi quelques liens avec le jeu du zarb que je pratique un peu.



© Jimmy Braun – Janvier 2005

Interview et photographies réalisées le 23 octobre 2004, avec l’aimable autorisation de Stéphane Richard.


(1) « Génération djembé » : Titre de couverture de la revue Batteur Magazine Hors Série N°4 Juillet/Août 1998 | ISSN : 0981-8936
(2) « Eclosion » Stéphane RICHARD Percussion. | CD Audio SRPERCU01 | 8 titres (autoproduction).


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